Vous envisagez de vous expatrier en Thaïlande ? Excellente idée ! Mais avant de faire vos valises, un point crucial mérite votre attention : la fiscalité en Thaïlande pour les expatriés. Entre un impôt sur le revenu souvent plus doux qu’en Europe et des règles en pleine évolution, il est vital de bien comprendre le cadre fiscal pour éviter les mauvaises surprises. Ce guide synthétique vous éclaire sur l’essentiel à savoir pour 2025.
L’impôt sur le Revenu : Un Système Progressif Avantageux
La Thaïlande applique un barème d’imposition sur le revenu progressif, similaire à celui de la France mais avec des taux généralement plus bas. Le barème s’étend de 0 % à un taux maximum de 35 % pour les revenus les plus élevés, contre 45 % en France.
Comparatif rapide des taux marginaux d’imposition :
| Revenu Annuel (THB) | Taux d’Imposition Thaïlandais |
| 0 – 150 000 ฿ | 0 % |
| 150 001 – 300 000 ฿ | 5 % |
| 300 001 – 500 000 ฿ | 10 % |
| 500 001 – 750 000 ฿ | 15 % |
| 750 001 – 1 000 000 ฿ | 20 % |
| 1 000 001 – 2 000 000 ฿ | 25 % |
| 2 000 001 – 5 000 000 ฿ | 30 % |
| Plus de 5 000 000 ฿ | 35 % |
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De plus, le système thaïlandais offre de nombreux abattements et déductions (personnel, pour conjoint, pour enfants…), qui viennent réduire votre base imposable. Contrairement au système français du quotient familial, le calcul est plus individualisé.
Revenus Étrangers : Attention, Règle en Pleine Évolution ! ⚠️
C’est LE point le plus important à surveiller actuellement pour la résidence fiscale en Thaïlande.
- L’ancienne règle (avant 2024) : Un résident fiscal n’était imposé sur ses revenus de source étrangère que s’ils étaient rapatriés en Thaïlande au cours de la même année civile où ils avaient été perçus. Il suffisait donc d’attendre l’année N+1 pour rapatrier ses revenus de l’année N en franchise d’impôt.
- La nouvelle loi fiscale en Thaïlande (depuis le 1er janvier 2024) : L’instruction ministérielle Por. 161/2566 a mis fin à cette tolérance. Désormais, tout revenu de source étrangère rapatrié par un résident fiscal est imposable en Thaïlande, quelle que soit l’année de sa perception.
- Vers un assouplissement (juillet 2025) ? Face aux inquiétudes des expatriés, le gouvernement thaïlandais a annoncé travailler sur un projet de décret pour assouplir cette règle. L’idée serait d’exonérer les revenus étrangers s’ils sont rapatriés l’année de leur perception OU l’année suivante. Attention : à ce jour, il ne s’agit que d’une proposition. La règle stricte de 2024 reste techniquement en vigueur.
Ce flou juridique rend la consultation d’un fiscaliste local absolument indispensable pour toute stratégie patrimoniale.
Statuts Spéciaux : Le Visa LTR, un Atout Fiscal Majeur
Pour attirer les talents et les investisseurs, la Thaïlande a créé le visa LTR Thaïlande (« Long-Term Resident »). Ce visa de 10 ans, accessible sous conditions, offre des avantages fiscaux considérables, mais différents selon votre profil.
Les quatre catégories éligibles sont :
- Citoyen du monde fortuné (Wealthy Global Citizen)
- Retraité fortuné (Wealthy Pensioner)
- Professionnel travaillant depuis la Thaïlande (Work-From-Thailand Professional)
- Professionnel hautement qualifié (Highly-Skilled Professional)
Les avantages fiscaux sont les suivants :
- Pour les Professionnels hautement qualifiés, un taux d’imposition fixe et très avantageux de 17 % sur leur impôt sur le revenu en Thaïlande.
- Pour les trois autres catégories, une exonération totale d’impôt sur les revenus de source étrangère qui sont rapatriés.
Pas d’Impôt sur la Fortune, un Impôt Foncier Modéré
La fiscalité en Thaïlande pour les expatriés se distingue aussi par sa légèreté sur le patrimoine :
- Absence d’impôt sur la fortune : Il n’existe pas d’impôt de type ISF/IFI en Thaïlande. Un impôt sur les successions existe, mais il ne s’applique qu’au-delà d’un seuil très élevé de 100 millions de THB (environ 2,5 M€).
- Impôt foncier (« Land and Building Tax ») : Les taux sont très modérés et dépendent de l’usage du bien (résidentiel, commercial, agricole, terrain vague). Mieux encore, une exonération totale s’applique sur la première résidence principale si sa valeur ne dépasse pas 50 millions de THB (environ 1,25 M€), à condition de posséder le terrain et le bâtiment.
En bref
La fiscalité en Thaïlande pour les expatriés offre des opportunités indéniables, notamment via le visa LTR et des taux d’imposition compétitifs. Cependant, l’incertitude actuelle autour de la taxation des revenus étrangers impose la plus grande prudence. Une planification fiscale rigoureuse avec un expert local est plus que jamais la clé d’une expatriation réussie et sereine au pays du sourire.